L’arnaque au faux conseiller bancaire

Arnaque faux conseiller bancaire

L’arnaque au faux conseiller bancaire : un danger croissant pour les particuliers

Dans un monde de plus en plus numérisé, les arnaques financières se sophistiquent et l’escroquerie au faux conseiller bancaire connaissent une recrudescence inquiétante.

Cette pratique frauduleuse expose de nombreux Français à des risques financiers considérables, souvent sans possibilité de recours.

Cet article détaille le fonctionnement de cette arnaque, les populations ciblées, et les moyens de s’en prémunir.

Attention, tout comme les faux conseillers bancaires, les escrocs ont aussi recours au faux courtier en crédit.

Le mode opératoire des escrocs

L’arnaque au faux conseiller bancaire repose sur un processus bien rodé qui exploite la confiance des clients envers leur établissement bancaire :

  1. Prise de contact initiale : L’escroc se présente comme un conseiller ou un agent du service sécurité de la banque de la victime. Le contact s’effectue par téléphone, mais peut être précédé d’un SMS ou d’un email d’amorçage.
  2. Création d’un sentiment d’urgence : Le faux conseiller prétexte une activité suspecte sur le compte du client, une tentative de fraude en cours, ou un prélèvement inhabituel nécessitant une action immédiate.
  3. Mise en confiance : Pour paraître légitime, le fraudeur possède généralement des informations personnelles sur sa victime (nom, prénom, adresse, parfois numéro de compte partiel) et maîtrise le jargon bancaire.
  4. Manipulation psychologique : En jouant sur la peur et l’urgence, l’escroc pousse la victime à effectuer des actions précipitées sans vérifier l’authenticité de l’appel.
  5. Obtention des identifiants : Le fraudeur demande les codes d’accès à la banque en ligne, les codes reçus par SMS ou demande l’installation d’une application de prise de contrôle à distance.
  6. Réalisation des virements : Une fois les accès obtenus, l’escroc effectue des virements vers des comptes “mules” généralement ouverts à l’étranger ou appartenant à d’autres victimes manipulées.

Les profils ciblés

Si personne n’est totalement à l’abri, certains profils sont particulièrement recherchés par les escrocs :

  • Les personnes âgées (65 ans et plus), souvent moins familières avec les technologies numériques et plus vulnérables à l’urgence invoquée
  • Les clients disposant d’une épargne conséquente
  • Les détenteurs de comptes professionnels, permettant des virements de montants plus élevés
  • Les personnes vivant seules, n’ayant pas la possibilité de demander un second avis avant d’agir

Comment les escrocs obtiennent vos informations

Les fraudeurs disposent de plusieurs sources pour collecter les informations nécessaires à leur stratagème :

  • Fuites de données massives issues de piratages d’entreprises et revendues sur le dark web
  • Phishing préalable via des emails ou SMS frauduleux imitant la banque
  • Ingénierie sociale en récupérant des informations sur les réseaux sociaux
  • Usurpation du numéro de téléphone de la banque par la technique du “spoofing” téléphonique
  • Achats de bases de données clients obtenues illégalement auprès d’employés indélicats

Des préjudices financiers considérables

Les montants détournés par ce type d’arnaque sont souvent significatifs :

  • La moyenne des sommes dérobées se situe entre 5 000 et 50 000 euros
  • Certains cas exceptionnels dépassent les 100 000 euros
  • Selon la Banque de France, ces fraudes ont représenté plus de 130 millions d’euros de préjudice en 2023
  • Le nombre de signalements a augmenté de plus de 200% en deux ans

L’absence de recours : la double peine des victimes

Les victimes de ces arnaques se retrouvent généralement dans une situation juridique délicate :

  • Responsabilité personnelle engagée : Puisque c’est la victime elle-même qui a communiqué ses codes ou autorisé les virements, la banque considère qu’il y a eu négligence grave
  • Position des banques : Les établissements bancaires refusent généralement tout remboursement en invoquant les conditions générales d’utilisation qui interdisent la divulgation des codes personnels

Décisions de justice défavorables aux victimes

La jurisprudence est majoritairement défavorable aux victimes. Plusieurs arrêts illustrent cette tendance :

  • Cour d’appel de Paris, 19 janvier 2023 : Le tribunal a débouté un client ayant perdu 35 000 euros après avoir communiqué ses codes à un prétendu conseiller, estimant que la banque avait rempli son obligation d’information quant à la non-divulgation des codes.
  • Cour de cassation, chambre commerciale, 28 mars 2022 : La plus haute juridiction a confirmé le rejet de la demande de remboursement d’une victime ayant installé une application de prise de contrôle à distance à la demande d’un faux conseiller, qualifiant cet acte de “négligence grave”.
  • Tribunal judiciaire de Lyon, 12 octobre 2023 : Le tribunal a rejeté la plainte d’un client professionnel escroqué de 87 000 euros, considérant que la banque n’avait pas à rembourser une opération validée par le client lui-même.

Comment se protéger efficacement

Face à ces risques, quelques réflexes simples permettent de limiter les risques :

  • Ne jamais communiquer ses codes confidentiels, même à une personne se présentant comme employé de banque
  • Raccrocher et rappeler soi-même sa banque en utilisant le numéro figurant au dos de sa carte bancaire
  • Prendre le temps de réfléchir malgré l’urgence invoquée
  • Activer la double authentification proposée par la plupart des banques
  • Définir des plafonds de virement adaptés à ses besoins réels
  • Porter plainte immédiatement en cas de fraude avérée

Ce qu’il faut retenir sur l’arnaque aux faux conseillers bancaires

L’arnaque au faux conseiller bancaire représente une menace sérieuse pour les particuliers, avec des conséquences financières potentiellement désastreuses.

La responsabilité juridique reposant principalement sur les clients, la prévention reste le meilleur moyen de se protéger.

Les établissements bancaires, bien que rarement condamnés à indemniser les victimes, ont néanmoins un rôle crucial à jouer dans la sensibilisation et la mise en place de systèmes de sécurité plus robustes.

En tant que professionnel du conseil financier, il est essentiel d’alerter vos clients sur ces pratiques frauduleuses et de les encourager à redoubler de vigilance face aux sollicitations téléphoniques concernant leurs comptes bancaires.

 

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