FRIDA : l’Open Banking appliqué au crédit, une révolution en marche
L’ère numérique transforme en profondeur les services financiers, et le crédit ne fait pas exception.
Dans ce contexte, FRIDA, l’équivalent de l’open banking pour le crédit, s’impose comme une innovation majeure. Décryptons ensemble , en complément d’une formation IOBSP, ce que cela signifie et ses impacts pour les professionnels du crédit.
Qu’est-ce que FRIDA ?
FRIDA (Framework for Risk-based Interoperability and Data Aggregation) est une initiative qui vise à standardiser et sécuriser le partage des données liées au crédit, tout comme l’open banking l’a fait pour les comptes bancaires.
L’objectif est de permettre aux différents acteurs (banques, courtiers, fintechs, etc.) de mieux collaborer grâce à des données accessibles, fiables et en temps réel.
Comment fonctionne FRIDA ?
FRIDA repose sur trois piliers fondamentaux :
- Interopérabilité : Un cadre technique et réglementaire permet aux systèmes des différents acteurs de communiquer efficacement.
- Sécurisation des données : Le partage des informations est encadré par des normes strictes pour protéger les données des emprunteurs.
- Accès à l’information : Les emprunteurs donnent leur consentement pour que leurs données soient partagées, garantissant transparence et contrôle.
Les avantages pour les courtiers et les emprunteurs
Une analyse de risque plus précise : Les courtiers peuvent accéder à des informations complètes et actualisées, facilitant l’évaluation de la solvabilité.
- Des processus accélérés : Les données disponibles en temps réel réduisent les délais d’instruction des dossiers.
- Des solutions personnalisées : En comprenant mieux les profils emprunteurs, les courtiers peuvent proposer des offres adaptées.
- La transparence pour les clients : Les emprunteurs gardent le contrôle sur leurs données tout en profitant d’une expérience optimisée.
Quels sont les défis de FRIDA ?
Protection des données : Bien que le cadre soit sécurisé, il reste crucial d’éduquer les utilisateurs sur les enjeux de la cybersécurité. Adoption par les acteurs : Tous les établissements de crédit doivent s’aligner sur ces nouvelles pratiques pour maximiser les bénéfices.
Pourquoi cela intéresse les courtiers en assurance et en crédit ?
Pour un courtier, l’utilisation de FRIDA pourrait révolutionner la manière dont les analyses des risques et proposes des solutions financières.
Cela les positionne comme un acteur à la pointe de l’innovation, prêt à répondre aux attentes des clients en quête de simplicité et de rapidité.
L’émergence de FRIDA, bien qu’innovante et prometteuse, peut susciter certaines craintes légitimes et poser des risques potentiels pour les consommateurs.
Voici un éclairage sur les principales préoccupations et les dérives possibles :
Les craintes et risques liés au développement de FRIDA
Atteinte à la vie privée et exposition des données personnelles Crainte : Les consommateurs pourraient s’inquiéter de voir leurs données financières et personnelles manipulées ou accessibles à un trop grand nombre d’acteurs.
Bien que FRIDA repose sur un cadre sécurisé, les cyberattaques et les fuites de données demeurent un risque.
Risque : Une fuite ou un détournement de données sensibles pourrait avoir des conséquences graves, comme une usurpation d’identité ou une utilisation abusive des informations financières.
Pression commerciale accrue
Crainte : L’accès à des données ultra-détaillées pourrait pousser certains établissements financiers à exploiter cette transparence pour imposer des produits ou des solutions peu adaptés, mettant en péril le libre choix des consommateurs.
Risque : Les consommateurs pourraient être submergés par des sollicitations commerciales excessives ou orientées uniquement vers des solutions profitables pour les banques et fintechs.
Discrimination basée sur les données
Crainte : Les consommateurs pourraient craindre que les informations partagées soient utilisées pour appliquer une discrimination algorithmique (exemple : exclusion des emprunteurs à risque ou hausse des taux pour des profils spécifiques).
Risque : Si mal encadrée, cette transparence totale pourrait renforcer les inégalités d’accès au crédit et exacerber la stigmatisation de certains profils (précarité, faibles revenus, etc.).
Complexité et perte de contrôle
- Crainte : Malgré le consentement exigé, la complexité des termes d’utilisation pourrait induire les consommateurs à accepter le partage de leurs données sans en comprendre pleinement les implications.
- Risque : Une fois les données partagées, il peut être difficile pour le consommateur de revenir en arrière ou de limiter leur utilisation, ce qui pourrait entraîner un sentiment de perte de contrôle.
Concentration des pouvoirs et dépendance aux technologies
- Crainte : La domination des grandes entreprises technologiques ou des fintechs sur les données pourrait marginaliser les petits acteurs du marché et réduire la concurrence.
- Risque : Une centralisation excessive des informations financières entre les mains de quelques acteurs pourrait désavantager les consommateurs en termes de choix et d’équité.
Comment encadrer FRIDA pour limiter ces dérives ?
Régulation stricte :
- Les autorités doivent veiller à établir des règles claires sur l’accès, l’utilisation et la protection des données.
- Sensibilisation des consommateurs : Des campagnes pédagogiques sont nécessaires pour expliquer aux emprunteurs leurs droits et leur permettre de mieux comprendre l’impact du partage de leurs données.
Audits et contrôles réguliers :
- Les acteurs utilisant FRIDA devraient être soumis à des audits pour garantir une utilisation éthique et transparente des données.
Recours facilité :
- Les consommateurs doivent pouvoir facilement retirer leur consentement ou signaler un usage abusif de leurs données.
- Ces craintes, bien que fondées, peuvent être surmontées par une collaboration entre régulateurs, professionnels et consommateurs. En anticipant ces risques, FRIDA pourrait devenir un levier d’innovation tout en préservant les droits et la confiance des consommateurs.
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