Bonnes pratiques pour les courtiers, obligations

Les bonnes pratiques pour les IOBSP : obligations légales,  devoir de conseil renforcé pour le courtier et ses mandataires et recommandations ACPR.

1. Les obligations légales des IOBSP selon le Code Monétaire et Financier

Le Code Monétaire et Financier (CMF) encadre strictement les activités des Intermédiaires en Opérations de Banque et en Services de Paiement (IOBSP), avec des règles spécifiques applicables aux courtiers en crédit, qui agissent en tant que mandataires des clients.

Suivre une formation IOBSP est indispensable pour un professionnel du courtage.

En raison de ce rôle particulier, les courtiers en crédit ont un devoir de conseil renforcé qui les oblige à respecter des obligations légales accrues, destinées à garantir une protection optimale des consommateurs.  

1.1. Enregistrement et transparence vis-à-vis des clients

Avant de pouvoir exercer leur activité, les IOBSP, y compris les courtiers en crédit, doivent être enregistrés auprès de l’ORIAS, l’organisme chargé de tenir le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance.

Cette inscription certifie que l’intermédiaire respecte les conditions légales pour opérer, notamment en termes de compétences et de capacité professionnelle.

En outre, le CMF impose aux courtiers une obligation stricte de transparence vis-à-vis de leurs clients, notamment en matière d’information précontractuelle. Cela signifie que les courtiers doivent clairement expliquer les produits proposés, les conditions de crédit, ainsi que les coûts et les risques associés.

De plus, ils doivent détailler la rémunération qu’ils perçoivent des établissements financiers, afin que les clients comprennent comment le courtier est rémunéré.  

1.2. Le devoir de conseil renforcé : une obligation clé pour les courtiers en crédit

En tant que mandataires du client, les courtiers en crédit sont soumis à un devoir de conseil renforcé.

Contrairement à d’autres intermédiaires qui peuvent agir pour le compte d’établissements financiers, les courtiers doivent impérativement agir dans l’intérêt du client, ce qui leur confère des obligations supplémentaires.

Ce devoir de conseil renforcé se traduit par : L’évaluation des besoins du client : Avant de proposer une solution de financement, le courtier doit réaliser une analyse approfondie de la situation financière du client.

Cette évaluation inclut les revenus, les charges, les dettes existantes et la capacité d’endettement du client. Cela permet d’orienter les clients vers des produits de crédit adaptés à leur situation personnelle et financière. La recommandation de solutions sur mesure : Le courtier ne doit pas se contenter de proposer des produits standards.

Il doit adapter ses recommandations aux besoins et aux objectifs spécifiques du client, qu’il s’agisse d’un crédit immobilier, d’un prêt à la consommation ou d’un regroupement de crédits. Le produit proposé doit répondre de manière précise aux attentes du client, tout en tenant compte de ses capacités financières.

L’information claire et exhaustive : Le devoir de conseil implique également que le courtier fournisse au client des informations claires et complètes sur le produit proposé, en insistant sur les coûts réels du crédit, les modalités de remboursement, et les risques potentiels (notamment en matière de surendettement).

Cette transparence est essentielle pour permettre au client de prendre une décision éclairée.  

1.3. Conséquences du non-respect du devoir de conseil

Le manquement au devoir de conseil peut avoir de lourdes conséquences pour les courtiers en crédit.

Le Code Monétaire et Financier prévoit des sanctions en cas de non-respect de ces obligations, allant de simples avertissements à des amendes ou des suspensions d’activité. En outre, un client qui estime avoir été mal conseillé peut engager la responsabilité du courtier, notamment en cas de souscription à un produit inadapté ayant conduit à des difficultés financières.

Ainsi, le cadre légal impose aux courtiers en crédit des responsabilités accrues pour protéger les consommateurs et garantir une relation de confiance.

En tant que mandataires, ils doivent veiller à ce que leurs conseils et propositions respectent strictement les intérêts de leurs clients, sous peine de sanctions.  

2. Le rôle de mandataire du client : obligations renforcées pour les courtiers en crédit

Les courtiers en crédit, en tant que mandataires des clients, sont investis d’une mission particulière qui les distingue d’autres catégories d’IOBSP. Contrairement aux mandataires des établissements bancaires ou financiers, qui agissent pour le compte de ces derniers, les courtiers agissent au nom du client.

Cela leur confère un ensemble d’obligations renforcées qui découlent directement de ce statut particulier.  

2.1. Le courtier, un conseiller indépendant au service du client

En tant que mandataires du client, les courtiers ont pour rôle de rechercher et de proposer les meilleures offres disponibles sur le marché en matière de crédit, tout en tenant compte des besoins spécifiques et des contraintes financières du client.

Ce statut les oblige à adopter une démarche impartiale et transparente, afin de garantir que les solutions proposées sont celles qui correspondent le mieux à la situation du client.

Contrairement aux mandataires exclusifs d’une banque ou d’un établissement financier, qui ne peuvent proposer que les produits de l’entité qu’ils représentent, les courtiers en crédit disposent d’une liberté de choix plus large, mais doivent également assumer une responsabilité accrue en matière de conseil et de suivi.  

2.2. L’évaluation des besoins et des capacités financières du client

Le statut de mandataire impose aux courtiers une analyse approfondie des besoins de leurs clients. Cela implique une évaluation précise de plusieurs éléments : Les revenus et charges du client : Le courtier doit prendre en compte la totalité des revenus du client ainsi que ses charges fixes (loyers, mensualités d’autres crédits, etc.), afin d’établir une capacité d’emprunt réaliste.

Les objectifs à court, moyen, et long terme : Il ne suffit pas de connaître la situation financière actuelle du client. Le courtier doit également s’intéresser aux objectifs du client (acquisition immobilière, consolidation de dettes, etc.) pour lui proposer un crédit qui reste adapté à ses projets futurs.

Les risques de surendettement : Le courtier a pour mission d’alerter le client en cas de risque de surendettement ou si la solution de financement envisagée présente un risque de non-remboursement à long terme.  

2.3. Responsabilité et transparence accrue

Le rôle de mandataire implique également une responsabilité contractuelle renforcée. En cas de défaut de conseil, le client peut engager la responsabilité du courtier et lui réclamer des compensations si le produit proposé s’avère inadapté ou nocif pour sa situation financière.

Enfin, le courtier doit se montrer totalement transparent en ce qui concerne sa rémunération. Cela inclut la communication sur les commissions perçues des établissements financiers pour la souscription d’un crédit.

Cette transparence permet au client de comprendre les relations économiques sous-jacentes et d’évaluer les conseils reçus sans ambiguïté.  

3. Le décret 2012-101 : un cadre réglementaire pour les IOBSP

Le décret 2012-101 est un texte essentiel qui précise les conditions d’exercice des IOBSP en France, renforçant ainsi le cadre juridique établi par le Code Monétaire et Financier.

Ce décret fixe les critères de capacité professionnelle, les obligations de formation, ainsi que les règles de bonnes pratiques que doivent respecter les intermédiaires en opérations bancaires.  

3.1. Capacités professionnelles et conditions d’accès à la profession

Le décret impose des conditions strictes de capacité professionnelle aux IOBSP, notamment en termes de formation. Il définit plusieurs niveaux de qualification en fonction des produits proposés et des missions confiées aux intermédiaires.

Ainsi, les courtiers en crédit doivent justifier d’un certain nombre d’heures de formation initiale avant de pouvoir exercer.

De plus, ces professionnels sont tenus de maintenir et de développer leurs compétences tout au long de leur carrière. Le décret impose une obligation de formation continue, afin de s’assurer que les courtiers maîtrisent les évolutions législatives et les nouveaux produits disponibles sur le marché.  

3.2. Bonnes pratiques commerciales et éthique professionnelle

En plus des compétences techniques, le décret 2012-101 impose aux IOBSP le respect de bonnes pratiques commerciales. Ces règles visent à garantir une relation de confiance avec le client et à prévenir les conflits d’intérêts.

Elles comprennent : Le respect du devoir de conseil : Les IOBSP doivent s’assurer que le produit financier proposé correspond aux besoins du client. Cela rejoint le devoir de conseil renforcé des courtiers en crédit.

L’absence de pratiques trompeuses : Les intermédiaires doivent veiller à ce que toutes les informations fournies soient claires, précises et non trompeuses, qu’il s’agisse de la publicité ou des documents contractuels.

3.3. Mesures de contrôle et sanctions

Le non-respect des obligations imposées par le décret 2012-101 peut entraîner des contrôles et des sanctions de la part des autorités compétentes.

L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) a le pouvoir de mener des enquêtes et d’infliger des sanctions en cas de manquements graves, pouvant aller jusqu’à la suspension d’activité ou des amendes.  

4. Les bonnes pratiques en matière de regroupement de crédits : recommandations de l’ACPR

Le regroupement de crédits est une activité particulièrement encadrée en raison des risques qu’elle comporte pour les consommateurs.

Afin de prévenir les situations de surendettement, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) a émis plusieurs recommandations spécifiques pour la commercialisation des opérations de regroupement de crédits.  

4.1. Analyse approfondie des capacités financières du client

L’ACPR insiste sur la nécessité pour les IOBSP, et particulièrement les courtiers en crédit, de réaliser une analyse exhaustive de la situation financière de leurs clients avant de leur proposer un regroupement de crédits.

Cela inclut : L’évaluation du taux d’endettement : Le courtier doit calculer précisément le taux d’endettement du client avant et après l’opération de regroupement de crédits pour s’assurer que celle-ci est réellement bénéfique.

La communication des coûts réels : L’ACPR recommande une transparence totale sur les coûts liés à l’opération de regroupement de crédits, y compris les frais de dossier, les nouveaux taux d’intérêt, et les modalités de remboursement.  

4.2. Responsabilité en matière de publicité et de documentation

Les IOBSP doivent également faire preuve de vigilance en matière de publicité et de documentation commerciale. L’ACPR rappelle que toute information doit être claire, honnête et ne pas induire le client en erreur.

Les courtiers doivent éviter de présenter le regroupement de crédits comme une solution miracle au surendettement, alors qu’il s’agit souvent d’une solution à court terme qui peut entraîner des coûts supplémentaires à long terme.  

4.3. Sanctions et contrôles de l’ACPR

L’ACPR dispose de pouvoirs de contrôle étendus sur les pratiques des courtiers en crédit, notamment en matière de regroupement de crédits.

En cas de manquements aux règles établies, l’ACPR peut infliger des sanctions allant de l’amende à la suspension de l’activité. Ces contrôles visent à protéger les consommateurs contre des pratiques abusives ou trompeuses.  

Conclusion sur les bonne pratiques du courtier en crédit.

Les IOBSP, et plus particulièrement les courtiers en crédit, sont soumis à des obligations légales et réglementaires strictes destinées à protéger les consommateurs et à garantir une intermédiation bancaire de qualité.

Le devoir de conseil renforcé, justifié par leur statut de mandataire du client, constitue le cœur de leurs responsabilités. Ils doivent évaluer avec précision les besoins de leurs clients, proposer des solutions adaptées, et faire preuve d’une transparence totale en matière d’informations et de rémunération.

Le respect de ces obligations, renforcé par le cadre du décret 2012-101 et les recommandations de l’ACPR pour la commercialisation des opérations de regroupement de crédits, est essentiel pour garantir une relation de confiance avec les clients.

À travers une formation continue et l’adoption de bonnes pratiques commerciales, les courtiers en crédit peuvent s’assurer de maintenir un haut niveau de professionnalisme tout en prévenant les risques de sanctions et de litiges.  

 

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